Artistes : Ron Arad, Eugène Atget, Andrea Branzi, Raphael Barontini, Humberto & Fernando Campana, Robert & Jean Cloutier, Edi Dubien, Jean Dubuffet, Frantisek Drtikol, Vincenzo Galdi, Laurent Goumarre, Suzanne Husky, Jean-Baptiste Janisset, Mathias Kiss, Kris Knight, Delphine Kreuter, Christian Lacroix, Shiro Kuramata, Jacques Henri Lartigue, Guillaume Linard Osorio, Stéphane Magnin, Enzo Mari, Ingo Maurer, Alessandro Mendini, Philippe Million, Pierre Paulin, Estefania Peñafiel Loaiza, Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Bernard Quesniaux, Michael Roy, Thomas Ruff, Ettore Sottsass, Philippe Starck…
L’amateur d’art aime poser son regard sur les œuvres qui vont à sa rencontre mais il n’est pas forcément acquéreur des œuvres qui lui plaisent ou l’intéressent. Son plaisir est celui du partage de l’émotion ou de la gymnastique intellectuelle que lui procure son rapport aux œuvres.
Le collectionneur est lui une espèce à part. Celle des êtres qui souhaitent voir, découvrir, partager mais aussi et/ou surtout posséder. S’accaparer peut devenir une finalité et se transformer en accumulation. Cette accumulation peut sembler étrange – pour ne pas dire maladive – à ceux qui sont indemnes de cette tentation. D’autant plus étrange lorsque sont confrontés l’univers des musées, des centres d’art et des galeries, au capharnaüm qui règne chez certains collectionneurs. Depuis quelques décennies la norme du White Cube s’est largement imposée. Si certains collectionneurs reproduisent, lorsqu’ils le peuvent, ce mode de présentation et d’accrochage, la plupart vit avec les œuvres acquises, les accrochant, les posant, au gré de leurs humeurs ou de l’espace qui reste à envahir. Dès lors les murs sont toujours d’une surface insuffisante, les sols deviennent dépositaires de colis non déballés où l’on devine, sous les bulles protectrices, les indices de ce qui est emballé. Mais les œuvres côtoient aussi un univers domestique composé de meubles fonctionnels ou pas, d’objets décoratifs qui sont parfois de l’art décoratif, au noble sens du terme, d’objets ethniques, de souvenirs personnels sans autre valeur qu’affective. L’intérieur d’un collectionneur devient ce qu’on appelle un cabinet d’amateur.
Au fil du temps, chaque collectionneur compose son univers où, sur un pied d’égalité, cohabitent les traces d’un passé de rencontres qui reflètent les multiples intérêts de la personne, de fidélités et même parfois d’amours désavoués. L’intérieur d’un collectionneur n’est pas forcément celui lissé d’un magazine de décoration car dans cette joyeuse accumulation, fruit des plaisirs éprouvés, se retrouvent pêle-mêle des pépites et des objets dont l’histoire est le seul intérêt.
“As I like” met en scène l’accumulation d’un intérieur de collectionneur fait de télescopages, de réponses, de clins d’oeil, d’incohérences revendiquées mais surtout de plaisirs éprouvés. Le plaisir est multiple, cette exposition en fait l’éloge.
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